Tout comme la soie de ta robe qui se glissait entre mes doigts il n'y a pas longtemps,
La nuit solitaire se glisse maintenant entre mes mains
Dans cette nuit, là, où je me trouve toute seule,
Là, où tu n'est déjà qu'une fragrance douce sur les oreillers,
Là, où le temps s'est comprimé jusqu'au seul point,
Le point qui palpite furieusement dans mes temples,
Là, où j'ai mal à comprendre si ma vue est brouillé ou trop nette
Je presse mon visage contre le mur pour sentir le froid du béton à travers la finesse du papier peint
Pour faire éteindre cette fièvre,
Pour faire sortir de ma tête ce désire insupportable,
Le désire de presser mon visage flamboyant contre ton dos de marbre d'une déesse antienne,
Cool, calmant, rassurant, offrant à mes lèvres la joie des baisers chauds et tendres dont je le couvrirais généreusement
La solitude est pesante
Je noie dans son profondeur
Mes doigts, mes mains, mes bras, mes jambes, mon entier corps se tord
Le manque est le désespoir
Le manque est la perplexité
Le manque est une abime
Dévorante, suffocante, émoussante touts les sens
Le manque
Est une présence dont je sens chaque petit détail -
La paume sur la joue, une mèche des cheveux sur le cou, la pulsation des veines entre les corps enlacés -
Mais qui n'est qu'une illusion
Et ce dissonance entre la sensation provoquée par le mélange atroce des souvenirs et du désire
Et la réalité pénible et misérable
C'est le manque
La nuit se glisse entre mes doigts jusqu'à ce que l'aube se presse d'entrer dans ma chambre
J'espère que le manque va s'étouffer avec la lumière ravissante du jour
Mais je sors de mon lit
Et je sors dans la rue
Et je sors dans le monde
Et rien ne change
Mon manque est toujours avec moi
Mon manque est en moi pour toujours
Et le temps
Ne l'étouffera
Jamais