Trois ans. J'ai été avec cette fille pendant trois années entières. Elle valait le monde pour moi. Et même à la fin, je croyais toujours que c'était elle, la seule, l'unique, la femme de ma vie. Laisse moi te dire quelque chose, je ne sais pas si l'amour dure vraiment trois ans, si l'habitude prend sournoisement sa place, ou si une fois la flamme éteinte on ne s'illusionne plus qu'avec des braises, ni si ça vaut le coup d'être aussi triste ou d'écouter toutes les chansons baddantes du monde, d'aller boire way too much alcool et finir la tête dans les toilettes. Je n'en sais foutrement rien.
Ce que je sais, c'est que si tu n'es pas un rôle dans un film, un personnage dans une pièce, ou que vous ne vous appeliez pas Sun et Jin, l'amour de ta vie finit par perdre son visage, et devient une forme floue dans un décor oublié. Il n'est plus qu'un putain de souvenir sans contours, des choses que l'on sait mais que l'on ne voit plus, au pire. Au mieux c'est une chanson, un moment, un lieu. On relit le résumé du livre que l'on ouvrira plus jamais.
Dans 6 mois, tu tombera amoureux d'une autre fille, dans 3 ans tu t'en rappelera avec nostalgie, dans 10 ans, tu ne la reconnaîtras pas dans la rue et dans 40 ans, tu auras oublié son prénom. L'amour est mortel, l'amour est éphémère, l'amour est le foutu papillon de lumière de Cindy Sander. Et c'est peu dire.